Les Marais de Brouage : la mise en place d’un parlement des marais

Lieu

Thèmes

  • La mer monte
  • Terre et Mer co-construisent

Les acteurs locaux ont mis en place un parlement des marais « instituant » une gestion concertée avec l’ensemble des usagers du site pour affronter les mutations en cours : la ressource en eau, la gestion hydraulique, la préservation des milieux et de la diversité d’activités humaines, la place de l’élevage, notamment, font l’objet d’une véritable émulation collective.

Initiatives engagées

Véritable instance de gouvernance du projet, le parlement des marais, sans valeur réglementaire, rassemble plus de 80 personnes : élus locaux, éleveurs, ostréiculteurs, professionnels du tourisme, chasseurs, pécheurs, protecteurs de l’environnement. Il se réunit plusieurs fois par an et participe à la construction d’une culture commune et d’émergence de projets intégrés.

S’agissant de la gestion de la ressource en eau, il s’agit d’identifier et de mettre en œuvre les mesures (travaux, curage des canaux, gestion des niveaux d’eau…) permettant de préserver une biodiversité et un paysage exceptionnels, tout en confortant les activités primaires (élevage, conchyliculture notamment) et de loisirs (chasse, pêche, promenade).

Les activités primaires extensives, en particulier l’élevage bovin participent à la préservation du marais. L’enjeu est donc de consolider ces filières pour permettre le maintien des activités et leur juste rémunération. À ce titre, le marais de Brouage a été désigné site expérimental par les ministères de l’Agriculture et de la Transition écologique, pour engager une réflexion sur la gestion du foncier, l’adaptation des pratiques d’élevage au milieu, la bonne santé des animaux, la mise en valeur des produits…

La valorisation du patrimoine constitue le troisième axe d’actions.

En parallèle, le Conservatoire du Littoral, propriétaire de 1500 ha de marais dont une partie dans la réserve nationale de Moëze-Oléron, a lancé une démarche innovante de gestion souple du trait de côte dans le cadre du projet Adapto .

Le CPIE -IODDE- et les universités œuvrent auprès du Conservatoire et du gestionnaire de la réserve (LPO), pour mieux connaitre et faire connaitre ces milieux patrimoniaux.

Des actions pédagogiques sont mises en place pour sensibiliser les scolaires au marais et des « ÉducTours » permettent aux professionnels du tourisme de mieux connaître le territoire et de s’en faire les ambassadeurs auprès de leurs clientèles.

Les communes sont par ailleurs engagées dans une démarche « Opération Grand Site » pour trouver un équilibre pérenne entre le paysage et la fréquentation touristique.

Le PAPI est en cours sur la même zone, porté par les deux EPCI du marais de Brouage, la Communauté d’Agglomération de Rochefort Océan (CARO) et la Communauté de Communes du Bassin de Marennes (CCBM). Il viendrait appuyer l’émergence d’un projet global d’adaptation au changement climatique, avec une vision plus large du devenir des marais.

Un projet de PNR à une échelle supra encore, réunissant les marais de Charente, pourrait venir s’ajouter à ces démarches intégrées terre et mer (liens : Projet de Parc naturel régional – Communauté de communes du Bassin de Marennes (bassin-de-marennes.com)).

 

Repères géographiques et sociologiques

Le marais de Brouage constitue l’une des plus riches et emblématiques zones humides du territoire français avec 1 500 km de canaux et fossés sur près de 10 000 ha. Habitat et nurserie de nombreux animaux, dont des espèces rares ou menacées, il est reconnu zone sensible par le réseau Natura 2000. Le patrimoine bâti est également classé par l’Etat au titre de ses « qualités historiques pittoresques ».

Les différentes activités humaines pratiquées au fil des siècles, de la saliculture au pâturage, ont contribué à façonner puis à préserver cet espace unique entre terre et mer.

Utilisés à des fins céréalières, pastorales, ostréicoles et naturalistes, les marais sont fortement sensibles à la qualité de l’eau et à la variation de la salinité des eaux du fait des marées, de la pluviométrie, de l’avancée du biseau salé et de la gestion des ouvrages hydrauliques. Un équilibre fragile doit ainsi s’établir entre ces activités pour trouver des solutions bénéfiques pour chacune : régulation des apports d’eau douce, qualité de l’eau, limiter les pollutions et les intrants, réguler la richesse en nutriments, bordure littorale résiliente pour absorber les excès de l’océan lors des tempêtes et anticiper un recul des activités face à sa progressive montée avec une renaturation de parcelles littorales.

Aujourd’hui, les menaces consécutives au changement climatique concernent la montée des eaux océaniques mais également les épisodes de sècheresse qui ont touché le département de Charente maritime ces dernières années.

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