À propos de TERMER

Genèse et fondement du projet

Ce projet est né des pratiques issues des activités des membres de LittOcean, et des discussions tenues régulièrement lors de réunions élargies et d’ateliers successifs, particulièrement celui qui a été organisé avec la Fondation de France en 2018 sur « L’océan qui nous attend – Alternatives et transformations » et plus récemment sous forme d’animation des quatre ateliers des Journées Nationales des Elus du Littoral organisées par l’ANEL.

Tous ces échanges ont mis en évidence l’intérêt de croiser les regards entre élus et chercheurs, mais également la nécessité d’aller chercher la participation de la société civile, l’éducation et l’adhésion de la population pour accompagner les transformations en cours.
Cette adhésion/participation est considérée comme cruciale pour la faisabilité de mise en œuvre des politiques publiques à l’échelle locale.

Pour répondre à ces défis,

le projet TERMER vise à identifier, mettre en synergie, et susciter des initiatives marines et littorales françaises pour faire face aux transitions et changements qui s’opèrent dans nos sociétés maritimes et littorales et qui transforment nos liens, entre espèces vivantes, et nos attaches à l’espace, aux territoires sous double influence terrestre et marine. Ces transformations appellent à réinventer un cadre de pensée du littoral qui s’ouvre et s’inspire de la mer, qui accepte le flottement, la fluidité, l’imprévisibilité et qui compose avec nos habitudes de pensées terriennes : conservation, propriété, maitrise, délimitation, appropriation, etc.

Objectifs

Faire l’Inventaire d’initiatives d’actions innovantes des collectivités et des acteurs de la mer et du littoral dans tous les domaines à l’interface Terre-Mer dont celui des conséquences du changement climatique

Croiser les regards des porteurs d’initiatives et d’innovations : élus, représentants du secteur privé, collectifs, scientifiques, artistes à partir d’une méthode d’analyse construite au cours de la première année avec une visée prospective.

Sur la base de ces entretiens croisés et sur quelques sites d’expérience (communes, communautés de communes), accompagner et amplifier les initiatives en émergence et toutes les formes d’innovations responsables selon une démarche prospective de co-construction, au cas par cas, avec les élus et habitants des territoires et de leur interface terre-mer.

Contribuer à des ateliers-conférences ciblés sur les territoires accueillant les sites d’expérience, ainsi qu’aux Journées Littoral et Mer organisées annuellement par la Fondation de France.

Valoriser les expériences territoriales en jetant les bases d’un projet de réalisation d’un film/documentaire

Méthode d’approche et premiers résultats

Pour notre revue systématique des initiatives du littoral, nous avons, dans un premier temps, cherché à identifier des actions révélatrices d’une nouvelle manière de considérer les liens terre / mer, dans un second temps, à partir de cet état des lieux non exhaustif, nous avons cherché des lieux potentiels d’expérimentation pour susciter de nouveaux regards sur les liens terre-mer.
Chemin faisant, quatre catégories d’initiatives et de problématiques sont ainsi ressorties dès lors que nous nous positionnons en mer pour regarder la terre (inversion des regards).

  • La mer monte : gestion du trait de côte, adaptation face à l’érosion et à la submersion, gestion des risques d’inondation et recomposition des aménagements, transformations territoriales.
  • Terre et mer co-construisent : co-construction de nouvelle valeur littorale et maritime (ex. utilisation des marais comme des absorbeurs de submersion, accompagner la forêt littorale comme interface terre et mer).
  • La mer donne : valorisation des produits de la mer, de l’énergie, du paysage, usages récréatifs de la mer et du littoral
  • La mer inspire : éco-conception, art, animation culturelle, changement de paradigme, innovation technique, solution basée sur la nature

La première année de repérage montre une hétérogénéité d’approches, et une richesse d’initiatives sur toutes les zones littorales, et aussi une certaine volonté à maritimiser les actions et les savoir-faire.
Les littoraux composent avec l’estran, les marais, les dunes, etc. ; ils accumulent les initiatives et construisent des fils de culture Termer.

Le lien avec le large reste peu investi et pourtant à portée de regard ; les activités maritimes conservent des logiques de filières traditionnelles ou industrielles via les ports comme porte d’entrée, avec une régulation nationale et européenne alors que se mettent en place des dispositifs de concertation sur les énergies marines renouvelables.

Cette vision en filière qui devrait se réinventer se retrouve aussi à terre, avec une politique agricole, de l’eau, des zones humides, de la biodiversité, qui peinent encore à intégrer les enjeux marins. Bref, les outils des marins rencontrent (un) peu ceux des terriens.

Nous faisons l’hypothèse que ce décalage vers l’eau-céan serait une source d’idées et d’innovations riche et nécessaire pour regarder les changements avec les territoires.

C’est dans cette direction que nous proposons de continuer la démarche Termer en s’approchant encore plus près de quelques collectivités ou collectifs littoraux avec une approche transversale, d’acteurs embarqués.

Notre démarche vise à décaler aussi notre propre regard tout en construisant de nouvelles scènes de narration, de dialogue et de débat, comme l’initie la démarche « AnthropOcean », tout en rattachant une dimension pragmatique, concrète et opérationnelle.

Tel est le sens de la mise en œuvre des objectifs 3 et 4 du projet.

Enfin, le navire Termer se propose d’accueillir Romain Rampillon, jeune cinéaste qui nous a accompagnés sur deux terrains d’enquête (Oléron et Cotentin), et qui sera porteur de son propre projet de recherche action et de fiction sur la perception et le comportement des acteurs locaux face aux changements du littoral et de la mer.

Contacter l'association Littocean

Pour nous contacter par mail : clogerot@yahoo.fr