THAU, un laboratoire de la gestion intégrée sur une lagune particulièrement fragile et réactive

Lieu

Thèmes

  • La mer donne
  • Terre et Mer co-construisent

Problématiques rencontrées et initiatives engagées

Situé dans l’Hérault, entre Sète et Marseillan, le Bassin de Thau fait l’objet de manière précoce d’une stratégie intercommunale de gestion intégrée du bassin versant, du littoral et de la lagune. Sous l’impulsion de l’Etat, le premier SMVM y est mis en place avant d’être intégré au SCOT. Pour construire une gestion plus efficace, une association de communes puis un syndicat mixte se met en place en 2005 pour faire face à des crises successives de pollutions dans le bassin, mettant épisodiquement en difficulté l’ostréiculture.

Le syndicat mixte du bassin de Thau est ainsi né de crises ostréicoles et d’un besoin grandissant d’une gestion intégrative des outils de planification spatiale autour de l’eau, d’une gestion réactive face aux impacts de l’artificialisation des sols et des pollutions, et d’une gestion créative pour inventer des modalités d’action dans la complexité des territoires et leur évolution. Il lance alors une démarche de contrats intégrant le schéma de cohérence territoriale (SCOT), adopté en 2014, le Schéma d’aménagement et de gestion des eaux (SAGE) approuvé en 2018, et la stratégie locale de gestion des risques d’inondation (SLGRI) approuvée en 2017 et pilote Natura 2000. La planification spatiale se décline ainsi dans une stratégie d’actions transverses à la gestion de l’eau, à l’urbanisation, à l’organisation des activités primaires, la gestion des risques, etc.

Une capacité de travail entre élus, ingénieurs, entreprises et milieux s’est ainsi développée ; elle se traduit aujourd’hui par la mise en place du BlueThauLab, une interface pour favoriser des innovations transformatrices du littoral.

Le bassin de Thau fait aussi face à la salinisation rapide des milieux terrestres et marins qui se traduit par une salinité de la lagune plus importante que la mer toute l’année et à des épisodes d’inversac (salinisation des sources karstiques) plus longs et récurrents. L’agglopôle de Sète et le syndicat mixte s’équipent d’outils de compréhension des interactions dans le circuit de l’eau, et d’actions concrètes pour ralentir la remontée de la nappe salée : maintenir la pression des eaux douces sur le biseau salé en réactivant les zones humides, en optimisant le circuit des eaux de ruissellement, en désimperméabilisant au mieux les zones urbaines…

L’évolution du trait de côte est aussi un sujet préoccupant pour cette côte sableuse fortement soumise à des évolutions rapides d’érosion et d’accrétion. Des actions innovantes et réussies ont ainsi été menées pour limiter l’érosion entre Sète et Marseillan avec le recul de la route littoral, la reconstitution d’un profil de plage, la réorganisation des flux et un atténuateur de la houle en mer.

Actuellement, la communauté d’agglomération va se lancer dans un projet partenarial d’aménagement (PPA) pour préparer un recul progressif des activités dans la zone rétro littorale.

Auprès du Conservatoire du littoral et de ses partenaires, l’Agglopôle participe à une démarche de suivi d’évolution du Lido sur Marseillan sur un site de Marseillan laissé en libre évolution.

Repères Géographiques et sociologiques

Entre terre et mer, la lagune de Thau est l’une des plus grandes lagunes côtières méditerranéennes, séparée de la mer Méditerranée par un cordon littoral sableux de 12 kilomètres de long, appelé lido de Sète. Les communications avec la mer se font par l’intermédiaire des Graus et les canaux de Sète.

Le bassin-versant de la lagune de Thau de 280 km2 est occupé majoritairement par des espaces naturels et semi-naturels, des espaces agricoles (principalement de la vigne) et des zones urbaines concentrées principalement sur le pourtour nord ‐ est de la lagune autour de Sète et Balaruc-les-Bains.

La lagune de Thau abrite une riche biodiversité terrestre et aquatique. Plusieurs types d’habitats font l’objet d’un Site d’Intérêt Communautaire au titre de Natura 2000. Pour préserver ce milieu fragile et exposé à des risques naturels, le SMBT a mis en synergie plusieurs outils visant à concilier planification de l’aménagement du territoire avec la préservation de son potentiel environnemental.

La conchyliculture constitue un secteur essentiel de l’économie de l’étang de Thau, à côté d’autres activités économiques, pêche, viticulture, tourisme, thermalisme, industries portuaires.

Le développement accéléré des sports nautiques, de la navigation de plaisance et du tourisme fluvial entraîne parfois des conflits d’usage.

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